Influencée par Latour qui mettait en avant dans ses œuvres la psychologie de ses sujets, Charlotte Roimarmier délaisse la peinture pour le pastel dans ses portraits. Elle épure ses études de toutes décorations et fioritures dans le but de se concentrer sur l’analyse fine des personnalités et de transcrire au mieux la vérité des physionomies. Son ambition est claire : rendre sensible, à qui sait voir, la vie intérieure des modèles et leur caractère profond.
Ayant assimilé la leçon impressionniste en suivant les conseils de Léandre, de Lucas Désiré ou encore d’Aman-Jean, Charlotte Roimarmier affirma rapidement sa personnalité et son indépendance par le biais de lumineuses peinture à l’huile. L’emploi des blancs nacrés, des jaunes et des rouges dans ses peintures donnent à la fois une impression saisissante de réalisme et une dimension poétique indéniable aux dahlias, aux pivoines, aux roses et aux iris qui teintèrent sa palette.
Charlotte Roimarmier fut également une peintre de paysage affirmée. Sa technique picturale dénote une netteté et une vigueur d’expression peu communes : le trait est large, jeté franchement et sans hésitation. La pâte est soutenue et chaude rendant le coloris d’une grande justesse. Son œuvre se concentra majoritairement sur le terroir de La Flèche et du Val de Loir qu’elle affectionnait particulièrement. Par ailleurs, ses étés passés sur la côte d’Albâtre n’ont pas manqué de l’influencer et ont nourri son inspiration.